...car c'est bien depuis la fin de cette période que les villes et villages européens sont allés de plus en plus vers des temps où les conflits n'étaient plus entre petites régions mais entre Nations. Dès lors, les fortifications ont baissé la garde, la Renaissance et les périodes de construction qui s'en suivirent ont donné lieu à d'autres formes de bâti, plus ouvertes d'abord, plus étendues ensuite.
Revoir les formes urbaines en moins de...50 ans
Ce qui s'est passé depuis 500 ans dans un sens, en termes d'étalement urbain, de maîtrise des milieux naturels, va devoir se défaire et se faire autrement dans l'autre en moins de... 50 ans !
Je pense par exemple à la Somme, au tourisme qui s'est développé au début du XXème siècle. Comme j'ai l'habitude de le faire dans ce blog, j'établis des liens avec une histoire que j'ai vécu ou bien avec celle de mes ancêtres. Il se trouve qu'une aïeule a contribué, comme tant d'autres, au développement des premières lignes de chemin de fer permettant d'aller voir la mer, de se baigner en Baie de Somme.
Cette vue, imprenable au départ, terre de conquête pendant des siècles, nombre sont ceux qui en ont voulu un petit bout. Et cela s'est fait, sur tous les abords des côtes françaises et européennes, la vue sur la mer a été privatisée. Moins en France qu'ailleurs grâce à la loi littorale. On ne peut en dire autant en Italie, en Espagne, lieu de scènes apocalyptiques de ces dernières heures que l'on a du mal à appréhender...
La catastrophe de Valencia : point de jonction avec des événements marquants d'autres continents
Pourquoi ? parce qu'elles sont dignes des événements les plus importants : le tsunami en Asie de 2004, la tempête Katrina en 2005 aux Etats-Unis. Cette fois-ci, ces phénomènes hors du commun touchent l'Europe (à une échelle géographique plus petite, très sectorisée) et l'on a raison de s'émouvoir. Même si dans ce domaine, la comparaison n'est pas possible, rappelons que le Tsunami de 2004 avait fait 220 000 morts. Mais là encore, les constructions en Thaïlande et en Europe étant de nature différente (organisation de l'espace, matériaux utilisés, etc.), on ne s'imagine peut-être pas en Europe être affecté de la sorte... Pourtant, c'est le cas, nos vulnérabilités se mettent à jour et à nue : système d'alerte défaillant ? culture du risque en évolution avec encore beaucoup de déni ? Moyens de secours freinés par des budgets contraints, etc. ?
Faire de la prévention des risques majeurs l'axe principal d'une politique budgétaire
Que voulons-nous ? Continuer de subir ?
Il n'est pas encore évident pour les dirigeants que cette question du dérèglement climatique et des catastrophes est LE paramètre qui doit orienter toute action publique. Pourtant, c'est bien le cas de mon point de vue :
- en matière d'éducation car c'est grâce aux programmes scolaires que l’on peur comprendre les phénomènes climatiques
- en matière de civisme pour respecter collectivement les consignes
-en matière de santé pour que les victimes et blessés éventuels soient secourus
- en matière d'infrastructure pour faciliter l'arrivée des secours
- en matière d'urbanisme pour adapter les logements, les bâtiments d'activité, etc
- en matière d'environnement
- en matière de sécurité, de migration
- sur le plan social pour que les plus vulnérables soient soutenus, en priorité
- etc.
Un vrai programme politique avec cette colonne dorsale claire qu'il convient de porter collectivement, dans une démarche trans-partisane. Ca tombe bien, au vu de la situation parlementaire en France !
Le déni, c'est fini !
Certains parlementaires ne voient pas cet aspect parce qu'ils sont d'une génération qui ne saisit pas cette urgence et est paramétrée par d'autres intérêts, notamment financiers ? Mais la "finance" s'intéresse déjà au climat et à la capacité des Etats à faire face car les catastrophes ont un coût de plus en plus importants. Depuis 1982, le coût moyen des inondations est de 520 millions par an (source : Caisse Centre de Réassurance)...
Une communauté d'experts bien conscients, au service des territoires
Je me réjouis d'entendre chaque jour à la radio ou à la télévision nombre de mes confrères qui développent des propos qui vont dans le même sens que ceux que je porte. Cela montre que pour nombre d'entre nous, la situation est claire et les actions à mener aussi. Nous sommes là pour accompagner tantôt les territoires, tantôt les acteurs économiques pour se préparer. Les élus locaux ont le pouvoir d'activer ces compétences internes, externes, il s'agit de ne plus hésiter.
Comme le disait ce matin Arancha Gonzalez, ancienne ministre des affaires étrangères espagnole "nous sommes en guerre contre le dérèglement climatique, il faut intégrer cette notion de préparation psychologique de nos citoyens et prendre plus au sérieux ce risque en réduisant les émissions et en incluant l'adaptation".
Moi, je veux la paix mais il est certain que nous devons nous protéger et nous organiser à faire face !
Message au moment de la Toussaint
Je souhaite terminer cet article en mettant les pieds dans le plat parce que "ça suffit". Nous sommes à la Toussaint, le temps d'honorer les morts dont le départ ne peut que nous aider à devenir plus conscients de nos actes et de nos modes de vie qui, à force, deviennent criminels.
Je l'ai déjà écrit et commenté à l'instar des chercheurs du GIEC et de tant d'experts depuis...50 ans (rapport meadow de 1972) : aujourd'hui, tout ce qui impacte l'environnement par des usages incontrôlés des ressources aggravent la situation climatique. Aussi, je fais un voeu : que tous ceux qui le peuvent cessent certaines pratiques touristiques impactantes (partir 15 jours à l'autre bout du monde, etc.), utilisent la fast fashion, etc. Tout ce qui va dans le sens de l'hyper consommation. Cessons le climatodénialisme qui nous freine dans le changement : c'est parce que des multitudes de personnes feront des petits et grands gestes que les situations changeront. Mais déjà, chacun (et je m'inclus dedans bien évidemment) a à revoir sa copie ; ça urge !
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